Bernard Natan,
la réhabilitation
d'une légende oubliée
du cinéma français
Il a fallu attendre plus de soixante-dix ans pour que Natan Tannenzapf,
« le Juif le plus haï de France », retrouve la place qui est la sienne
dans l’histoire du cinéma. Celui qui reprit et relança Pathé Cinéma
au moment de l’avènement du parlant déchaîna la fureur antisémite.
Il fut assassiné à Auschwitz en 1942.
Une simple plaque. Ce n’est pas encore les marches de Cannes, mais c’est déjà ça. Voilà des années que Françoise Ickowicz et Lenick Philippot se battent pour que le cinéma français se rappelle que leur grand-père, Bernard Natan, ne fut pas «l’escroc juif pornocrate» traîné dans la boue durant plus de soixante-dix ans par l’histoire du cinéma. L’homme qui reprit Pathé Cinéma après la Première Guerre mondiale, car Charles Pathé, son fondateur, ne croyait pas au parlant, fut au contraire un de ses bons génies. Il a produit de grands films, sonorisé ses salles, contribué à faire de cet artisanat une industrie. Pourtant, il fut victime d’un des pires délires antisémites de l’entre-deux-guerres, et a fini assassiné à Auschwitz. On ne s’étonnera donc pas que la simple pose d’une plaque commémorative déclenche une telle émotion… Serge Klarsfeld était là, rue Francœur, en novembre dernier, aux côtés de Jérôme Seydoux, l’actuel patron de Pathé, de sa femme Sophie et de Frédérique Bredin, la présidente du CNC. Mais les deux les plus bouleversées étaient, bien sûr, les petites-filles de Natan. Toute leur vie, elles ont assisté à la salissure de leur grand-père, leur mère ne voulant rien faire, juste subir.
«Il a été le Juif le plus haï de France», dit Serge Klarsfeld, qui apporte un soutien sans faille à la réhabilitation de Bernard Natan. Son oncle, Henry, venu comme Natan de Roumanie avant de présider la Paramount, était un de ses meilleurs amis. Au moins, la Fémis, l’école du cinéma français, celle qui a vu passer Jean-Jacques Annaud, Patrice Leconte, François Ozon etc., peut désormais se souvenir que son adresse actuelle, dans le 18e arrondissement parisien, fut d’abord celle des studios Natan.
L’histoire de Natan, le Juif roumain, avait tout pour être belle, elle fut tragique. Tout a commencé en 1906. Natan Tannenzapf a vingt ans, il veut tenter sa chance à Paris. Projectionniste à Ménilmontant, il y découvre sa passion, le cinéma. En 1909, il monte une première société de production, Ciné-Actualité : «A qui le Pôle ?», «L’Adjudant Grinchepin», rien d’immortel. Lui et ses deux associés sont, avec quatre-vingts autres hommes du métier, pris dans la campagne menée par le sénateur Beranger contre «le caractère jugé obscène du cinématographe». Les voilà condamnés pour «atteinte aux bonnes mœurs» à 1.000 francs d’amende et quatre mois de prison. La peine est légère, il s’agit de films tout au plus grivois, ceux où l’on découvre naïades et épaules dénudées, mais le brandon est allumé qui permettra plus tard à ses calomniateurs d’édifier un bûcher au supposé «pornocrate». La Croix de guerre, que lui vaudra son courage d’engagé volontaire, lui offrira, en 1919, l’effacement de cette condamnation mineure, sa naturalisation et, en 1930, un nouveau nom : Bernard Natan.
Pathé,
une pépite à saisir
Pendant ce temps, avec Rapid Film, fondé en 1912, Natan va de l’avant. Il filme les victoires de Suzanne Lenglen, le match de Carpentier contre le Sénégalais Battling Siki, et est sélectionné par le CIO pour filmer les JO de 1924. Cette année-là, il monte une nouvelle filiale, Rapid Publicité, le futur Jean Mineur. Natan se lance à partir de 1926 dans la production de longs métrages, construit deux plateaux de prises de vues rue Francœur, inaugurés en 1927 en présence de Paul Painlevé, le ministre de la Guerre. «La Merveilleuse Vie de Jeanne d’Arc» sera une des plus grosses productions de la fin du muet. La production maison est riche et diverse, «La Madone des sleepings», «La Chatelaine du Liban», «Mon cœur au ralenti»… Natan, lui, continue d’accélérer. En 1929, Rapid Film est prospère, possède une trentaine de salles, et Pathé est à saisir. Ce sera la nouvelle étape de son ascension. Il apporte ses propres actifs à ce qui devient Pathé Natan. Pathé, pour lui, c’est la palme d’or, le numéro un mondial du grand écran d’avant-guerre. Jeune, Charles Pathé, son fondateur né en 1863, enchaînait quinze heures par jour de «travaux répugnants» dans la charcuterie familiale (1). Tout change, lorsqu’à trente ans, il a l’idée de vendre dans les foires le nouveau phonographe d’Edison. Dans les années 1910, 70 % des films sortent de ses usines. Il fabrique la pellicule, produit les films qui passent dans ses salles.
En 1919, Charles laisse la branche phonographe à son frère Emile (le futur Pathé Marconi), et arrête la production. Il commence à être fatigué, ne croit pas au parlant qui s’annonce... il va vendre par appartement. Les pépites sont très bien valorisées et cédées, notamment ses importantes activités américaines. Kodak rachète son fleuron, l’usine de films vierges de Vincennes. Autant dire qu’en 1929 Natan reprend un grand nom, mais surtout une coquille vide.
Lenny et Françoise ont pris le mors aux dents en 1995 lors du centenaire de Pathé, lorsqu’elles virent réduit l’apport de leur grand-père à presque rien. On est moins surpris de leur acharnement lorsqu’on se plonge dans le récit de la vie de Bernard Natan, tel qu’il fut colporté par les «historiens» du cinéma, ce qualificatif ici ne pouvant qu’être mis entre guillemets. A tout seigneur, tout déshonneur. Voici comment, en 1943, Maurice Bardèche et Robert Brasillach décrivaient dans leur «Histoire du cinéma» celui qui en fut l’un des hommes clefs : «A la suite de manœuvres assez ténébreuses, un petit Juif roumain parvient à circonvenir le vieux Charles Pathé et à acheter les actions qui lui assurent la majorité dans ses différentes affaires. La plus grande maison française de cinéma devenait la propriété d’un escroc chafouin et clignotant, qui était surtout connu pour avoir tourné avec profit des films pornographiques. […] Dix ans de faillites, de cavalerie, de jeux d’écriture, d’escroqueries de tous poils et de toutes dimensions furent désormais l’histoire de la maison Pathé-Natan.» De ceux-là, à cette époque, on n’attendait pas mieux ? Certes, mais que dire alors de ces propos de Michel Boujut dans «Charlie Hebdo», le 7 décembre 1994 : «C’est Bernard Natan, étrange aventurier juif roumain et même escroc notoire qui prendra le contrôle de la filiale Pathé-Cinéma.» En 1995, le Dictionnaire du cinéma (Larousse) ne voit toujours en lui que : «l’homme d’affaires véreux qui fut le principal responsable de la retentissante faillite de Pathé-Natan». Des citations comme celles-là, Gilles Willems en a recueilli des dizaines pour sa thèse d’histoire, et lui aussi en a fait sa cause.
Ce suivisme paresseux qui, depuis des décennies, continue à traîner un homme dans la boue l’exaspère. Mais les choses bougent, même si c’est lentement. En 2013, un documentaire irlandais, «Natan», tente de remettre les pendules de ce négationnisme à l’heure. Depuis, il tourne dans les festivals. Il est aussi promu par le producteur et historien du cinéma Serge Bromberg. Particulièrement content du succès obtenu à Telluride, «le Gstaad du cinéma», Serge Bromberg espère le faire passer à la télévision. Ce qui a frappé Paul Duane, le réalisateur, c’est cet «effacement systématique des mémoires» dont fut l’objet celui qu’il considère comme «l’homme le plus puissant du film français de son époque». Cette incompréhension est partagée par tous ceux qui ont croisé l’histoire Natan, à l’image du philosophe Dominique Lecourt, qui évoque carrément les délires de Daech et ses statues assassinées, quand il parle de «la démolition d’un homme et d’une œuvre pour trafiquer notre mémoire».
Vichy, ce passé qui décidément ne passe pas...
Une mémoire trafiquée
(1) André Rossel-Kirschen : « Charles Pathé et son bouc émissaire : Bernard Natan », 1895.
Il aura tôt fait de la remplir, aidé de son frère Emile, qui l’a rejoint. Il relance Pathé Journal, un des supports d’actualités les plus importants des années 1930. Il ne cesse d’innover. Des studios photos sont créés pour photographier les acteurs (ce qui vaut à Pathé une collection d’anthologie). Il imagine aussi de louer ses studios, lui qui possède neuf plateaux sonorisés : «Il a ainsi permis à nombre de films de se faire», souligne Stéphanie Salmon, responsable des collections de la Fondation Seydoux. Dès septembre 1929, André Hugon part pour Londres tourner «Les Trois Masques», ce sera le premier film français parlant. Abel Gance, René Clair, Jean Grémillon tournent à Joinville ou rue Francœur. Gabin, Arletty, Renée Saint-Cyr font leurs premiers pas sous la casaque Pathé-Natan. Aujourd’hui centenaire, Gisèle Casadesus se souvient de la petite planche à roulettes sur laquelle on avait juché son partenaire de valse pour le faire paraître plus grand qu’elle. Pour une opération de prestige, on rouvre les ateliers de colorisation fermés en 1910. Les ouvrières colorient à la main, négatif par négatif, les images des «Gaités de l’escadron» de Maurice Tourneur, un des réalisateurs attitrés de Natan. Pantalon garance, casaque bleue, Raimu, Gabin, Fernandel sont du plus bel effet. En 1932, sortent « Les Croix de bois », le grand film de Raymond Bernard sur 14-18. La musique est de Honegger, les scènes de massacre coupent le souffle : «On n’a jamais vu des batailles pareilles !»
Le Cecil B. DeMille français
Serge Bromberg compare Natan à Cecil B. DeMille. « Tout ce que l’on sait de Bernard Natan nous convainc de sa passion pour le cinéma », dira de lui le cinéaste Claude Miller. Stanley Kubrick s’inspirera de certains plans des « Croix de bois » pour « Les Sentiers de la gloire ». Etrangement, Natan qui, le premier, diffusa Mickey en France n’a jamais vu ses films projetés outre-Atlantique. Il a quand même vendu «Les Croix de bois» au producteur hollywoodien Darryl Zanuck. Celui-ci s’en est servi comme réservoir de pièces détachées, piochant des scènes ici ou là. Résultat, on peut, tout à coup, dans un John Ford ou un Howard Hawks, voir un Pierre Blanchar balancer une grenade. «Les Misérables» avec Harry Baur, Charles Vanel, Dullin, sont, selon l’historien du cinéma Patrick Brion, «la plus belle reconstitution du cinéma français avant “Les Enfants du paradis”». Entre 1930 et 1935, plus de 60 films sont produits : «Le Bonheur» de L’Herbier, «Justin de Marseille» de Tourneur, «Le Rêve» de Jacques de Baroncelli, une cinquantaine de salles, ouvertes. «Une quantité de films pour la plupart médiocres», écrira bien plus tard «Spectacle du monde». Ah bon ? La grenade, qui va faire exploser Natan, est déjà dégoupillée mais il continue… Dans la presse, le ton monte contre «le Juif Natan». Jalousie et racisme font bon ménage.
La presse antisémite déchaînée
Natan investit dans la radio, la télé, finance les recherches qui donneront plus tard le CinémaScope. Il invente les «bonus». Quand il sort «L’Argent» de Marcel L’Herbier, il demande à Jean Dréville un film sur les scènes coupées, les coulisses : «Autour de “L’Argent”». Pathé-Baby et Pathé-Rural sont, de la même façon, les ancêtres du home cinéma. On peut les voir à la Fondation Jérôme Seydoux. Avec leur look de machines à coudre, ces appareils de format réduit, beaucoup moins encombrants que les gros projecteurs d’alors, permettent la diffusion de films à des publics restreints, chez soi, au presbytère ou ailleurs. Vive «Mickey laboureur» sur la place du village ! «En moins de deux ans, il y a eu plus de 4.000 Pathé-Rural en service en France», raconte Sophie Seydoux, qui dirige la Fondation de la compagnie rachetée par son mari Jérôme au sulfureux Giancarlo Parretti en 1990. Le Pathé d’aujourd’hui met ses archives au service des chercheurs, veut aussi rétablir la vérité historique. Pour Sophie Seydoux : «Il y a eu mort d’homme, c’est pire que tout. Il fut le seul producteur à être envoyé en camp de concentration.»
L’activisme de Natan va faire des vagues. L’antisémitisme se déchaîne contre la mainmise de «ces juifs qui phagocytent le cinéma français». La crise est là aussi. Comme pour celui de Gaumont, elle va entraîner la faillite du principal banquier de Pathé-Natan, Bauer et Marchal, qui tombe au plus mauvais moment : l’augmentation de capital prévue ne pourra se faire qu’à 50 %. Natan a besoin d’argent frais. Non seulement il a surpayé ses actions Pathé, mais il a aussi beaucoup investi pour en refaire le numéro un français en dix-huit mois. Dès lors les appétits s’aiguisent… «Dès 1931, un certain nombre de parasites s’efforçaient de récupérer la société à bon compte. […] A cet effet, une campagne de presse est déchaînée.» (1) Cette année-là, plusieurs plaintes déboucheront d’ailleurs sur un non-lieu.
Mais, c’était inévitable, faute de capitaux, la compagnie est mise en faillite en février 1936, comme Gaumont l’avait été en 1934. Seule faute avérée, en ce qui le concerne, le détournement mis à jour en 1938 : «Bernard Natan avait inventé l’existence de brevets correspondant à des équipements des appareils Pathé-Rural», explique Gilles Willems. Il ne s’agissait que de renflouer les caisses de la société pour rembourser la dette de la banque Bauer et Marchal, mais les faits sont là. Et à Natan, on n’accorde pas le bénéfice du contexte de la crise.
La chasse à l’homme est ouverte. Bagatelles pour un massacre : «Tout le grotesque, c’est pour nous, toute la gloire, c’est pour les Juifs», écrit Céline. En 1939, Natan est condamné à quatre ans de prison pour escroquerie. En 1941, un second procès a lieu sous l’Occupation. Vichy tient son «escroc juif». Le procès est filmé, passe aux actualités. On voit Natan tenter de dissimuler son visage. On travestit sa voix en lui donnant à l’écran celle de Mickey : «Tout se passe comme si son nom, sa voix, sa personne avaient été méthodiquement effacés», analyse Dominique Lecourt. Dans la célèbre exposition «Le Juif et la France» du Palais Berlitz inaugurée en septembre 1941, visant à démontrer comment «tous les postes de commande de la maison France se trouvaient dans les mains des Juifs», Natan occupe une place de choix, dominant la section consacrée au cinéma. «Finalement, c’était un peu l’hommage du vice à la vertu, la reconnaissance qu’il était le plus grand», ironise Dominique Lecourt.
Bernard Natan a-t-il ruiné Pathé ? Non, il l’a, au contraire, reconstitué et modernisé. Les syndics d’ailleurs poursuivront l’exploitation de la société prétendument «pillée» et celle-ci sera en mesure de rembourser ses créanciers. Pourtant, explique Willems, «les historiens et la presse continueront à parler des centaines de millions, voire du milliard, dilapidés par Bernard Natan et d’une société vidée de sa substance».
"Les Gaités de l'Escadron", film de Maurice Tourneur, avec Raimu, Fernandel, Jean Gabin, d'après une pièce de Georges Courteline, 1932.
(1) André Rossel-Kirschen : « Charles Pathé et son bouc émissaire : Bernard Natan », 1895.
«Dépouillé et envoyé
à la mort»
La confusion des peines conduit à sa libération en mars 1942. Le jour même, un décret spécial le déchoit de sa nationalité française. Il s’agit, en réalité, de le livrer aux nazis car ce décret le rend ainsi «déportable», les Juifs français ne pouvant alors pas l’être. Or, un convoi est prévu le lendemain, destiné aux Juifs roumains. Le 25 septembre, Bernard Natan est embarqué dans le convoi 37 pour Auschwitz, où il mourra quelques semaines plus tard. Signe d’acharnement, sa présence dans le train de la mort fait l’objet d’une mention spéciale, un cas exceptionnel. Seul le frère de Léon Blum, fera l’objet d’une telle précision, rappelle Serge Klarsfeld :
«C’était rarissime.» Pour lui, alors que Vichy avait tout fait pour s’emparer d’une partie des actions du groupe, «Natan a été dépouillé et envoyé à la mort».
Cet acharnement n’a pas pris fin avec sa mort. Il est encore jugé en 1944, même si comme le note le procureur, « il n’est pas là ». En 1949, il est condamné à deux ans de prison ! Et, ce n’est pas terminé. Un Américain, professeur de l’Université de l’Ohio, publie en 1993, un article interminable sur : «Bernard Natan, le pornographe légendaire». Il y détaille avec force détails, et une curiosité bien plus malsaine qu’universitaire, une flopée de films pornographiques auxquels Natan aurait participé. Les noms sont évocateurs : «Fuck the Duck»,
«Sœur Vaseline» etc. Un seul détail a échappé à celui qui, par ailleurs, évoque le gouvernement de Gaston Blum (sic), il ne s’agissait pas de Natan ! Ses petites-filles ont failli s’étrangler quand en 2001, sur Europe 1, elles entendent un «spécialiste» des chasses au trésor expliquer qu’il reste à trouver celui que Natan a volé puis dissimulé dans une maison de Lyons-la-Forêt… La justice leur donnera raison... au bout de sept ans de procédure. Mais pourquoi tant de haine ?
Les studios Natan
à Joinville-le-Pont.
La première du film "Les Croix
de Bois" en 1932. On y voit
Bernard Natan et Roland Dorgelès.
Bernard Natan entouré de sa famille.
"Natan", documentaire de Paul Duane et David Cairns, 2013.
Bernard Natan dans son bureau, rue Francœur.
Bernard Natan
en juin 1918.
Une publicité pour les studios Rapid Film.
Un exemplaire de Pathé Baby qui permit au cinéma de sortir des salles obscures.
Photographie de l'exposition antisémite "Le Juif et la France" qui a eu lieu entre le 5 septembre 1941 et le 15 janvier 1942, au Palais Berlitz,
à Paris
Bernard Natan (deuxième en partant de la droite) à la sortie de la première du film "Les Croix de Bois".
Documents officiels envoyés par le bureau d'Eichmann, responsable logisitique de la "solution finale", mentionnant la présence de Natan Tannenzapf dans un convoi pour Auschwitz, le 25 septembre 1942.
Texte : Sabine Delanglade sdelangladde@lesechos.fr @Sabinedelanglad
Réalisation : Florence Barberi, Frédérique Humblot, Anthony Leduc, Fabien Rousseau.
Iconographie : Carole Bibily, Thierry Meneau.
Crédits vidéos : Pathé.
Crédits photos : Collection particulière Famille Natan - Lenick Philippot et Françoise Ickowicz, Pathé,
François Ayme, coll. Fondation Jérôme Seydoux-Pathé.